Localisation et superficie du vignoble du Château Margaux
Par-delà les frontières, le Château Margaux est une illustre référence parmi les grands vins de Margaux, emblématique appellation de la rive gauche de Bordeaux.
Quelle est l'histoire du Château Margaux ?
Une histoire trouvant ses origines au XIIème siècle
Dès le XIIème siècle, la propriété est connue sous le nom de la « Mothe de Margaux », le Médoc étant en effet une région sans reliefs. Cette époque marque le développement commercial entre la France et l’Angleterre, dont le roi Richard Cœur de Lion apprécie particulièrement à sa table les vins de Bordeaux.
Un premier essor à partir du XVIème siècle
Devenu propriétaire du Château Margaux, Pierre de Lestonnac insuffle entre 1572 et 1582 d’importants travaux de restructuration tant de la propriété que de son vignoble. Cette période est décisive pour le Médoc qui débute le remplacement des cultures céréalières par la plantation de vignes.
À la fin du XVIIème siècle, le Château Margaux occupe la surface qu’il occupe toujours à l’heure actuelle, à savoir 265 hectares dont un tiers est occupé par la culture de la vigne. L’essor commercial avec l’Angleterre et les Pays-Bas favorise la reconnaissance des vins de la propriété au-delà des frontières.
D’importants progrès techniques dès le XVIIIème siècle
Porté par une quête constante d’excellence, le Château Margaux élabore de grands vins issus tant d’un grand terroir que d’innovations techniques assurant des vinifications d’une grande précision.
Ces évolutions sont notamment insufflées au début du XVIIIème siècle par Berlon, le régisseur de la propriété. Visionnaire, il connaît parfaitement les sols de la propriété et recense les meilleures parcelles. Réalisées jusqu’alors à l’aube, les vendanges se font désormais quelques heures après le lever du soleil, afin que la rosée recouvrant les raisins ne dilue pas leur potentiel phénolique (couleurs et tannins). De plus, il initie la vinification séparée des raisins rouges et des raisins blancs.
Une période charnière au XVIIIème siècle
Bénéficiant d’une reconnaissance accrue au Royaume-Uni, le Château Margaux étend sa notoriété outre-Atlantique. Thomas Jefferson, ambassadeur des États-Unis en France, dépeint le millésime 1784 du Château Margaux en ces termes : « qu’il ne peut y avoir une meilleure bouteille de Bordeaux ».
Conscient du potentiel de son vignoble, Joseph de Fumel, propriétaire du domaine au milieu du XVIIIème siècle, privilégie les meilleures parcelles de la propriété pour planter une sélection de cépages particulièrement qualitatifs.
Vendu aux enchères par les révolutionnaires comme Bien National, le Château Margaux est racheté par la suite par Laure de Fumel, dernière descendante de la famille Lestonnac. En raison par la suite d’années difficiles consécutives à la Révolution française, Laure de Fumel n’a d’autre choix que de mettre aux enchères la propriété en 1801.
Le renouveau à partir du XIXème siècle
Une nouvelle page du Château Margaux se tourne en 1801 suite à l’acquisition de la propriété par Bertrand Douat, alias le marquis de la Colonilla. Originaire du Pays basque, il lance en 1810 la construction du château ainsi que des bâtiments d’exploitations actuels, sous la direction du célèbre architecte bordelais Louis Combes.
Peu intéressés par la production viticole, les enfants du marquis de la Colonilla vendent en 1830 le domaine à Alexandre Aguado, un banquier fortuné.
Au Classement officiel de 1855, demandé par L’Empereur Napoléon III à l’occasion de la seconde Exposition Universelle, le Château Margaux obtient le titre de « Premier Grand Cru Classé ». Il est le seul des quatre Premiers Crus présentés à avoir obtenu la note de vingt sur vingt.
Le comte Pillet-Will acquiert en 1879 la propriété, suite à sa mise en vente par Emily Macdonnel, épouse du fils d’Alexandre Aguado. Cette période est marquée tant par la grande récession mondiale que par un développement majeur de maladie cryptogamique telles que l’oïdium, le mildiou ou encore le phylloxéra. Le vignoble du Château Margaux est replanté et une partie de la production issue de jeunes pieds est proposée à la vente sous la dénomination du Second Vin de la propriété, le Pavillon Rouge du Château Margaux.
Le XXème siècle : une illustre propriété tournée vers l’avenir
La famille Ginestet, à la tête d’une des principales maisons bordelaises de négoce de vin, devient propriétaire du Château Margaux en 1950. Si d’importants travaux de restructuration du vignoble sont réalisés sous la direction de Fernand Ginestet et de son fils Pierre, la crise économique et qualitative des années 1970 a pour conséquence la mise en vente de la propriété.
André Mentzelopoulos acquiert la propriété en 1977. À la tête de la société Félix Potin, cet homme visionnaire d’origine grecque débute une importante modernisation du château, du vignoble et des outils de production afin que l’éclat et le prestige du Château Margaux s’illustre une nouvelle fois parmi les plus grands vins du monde.
Suite à son décès en 1980, sa fille Corinne, faisant alors déjà partie du groupe familial, prend la Direction de la propriété. Perpétuant l’œuvre initiée par son père, Corinne Mentzelopoulos dirige l’héritage familiale et insuffle avec énergie toute la passion qui anime l’histoire du château afin de perpétuer l’œuvre magistrale initiée par son père.
Tout ce qu'il faut savoir sur le terroir du Château Margaux
Situation et exposition
Le Château Margaux veille sur un terroir de 262 hectares comportant un vignoble de 82 hectares plantés. Si 70 hectares sont dédiés aux vins rouges, 12 sont dédiés au vin blanc de la propriété.
Géologie : une mosaïque rare
« D’un terroir d’exception naît un grand vin ». Cet adage cher aux propriétaires successifs du Château Margaux est la parfaite expression de la singularité géologique du domaine, dont le terroir rare et unique est situé sur une butte de graves.
Climat : un vignoble d’exception bénéficiant d’un climat océanique tempéré
L’appellation Margaux bénéficie d’un climat océanique tempéré, caractérisé par des hivers doux et humides ainsi que des étés relativement frais.
Pratiques culturales
Référence incontournable, le Château Margaux élabore de grands vins issus d’un vignoble conduit avec la plus grande rigueur. L’encépagement du vignoble est composé, pour les vins rouges, de cabernet sauvignon, de merlot, de petit verdot et de cabernet franc ainsi que de sauvignon blanc pour l’élaboration du Pavillon Blanc du Château Margaux.
Vinification
Le Château Margaux ainsi que son Second Vin le Pavillon Rouge du Château Margaux font l’objet d’une fermentation en cuves de chêne ainsi que d’un élevage de 18 à 24 mois en barriques neuves.
Vin blanc de la propriété, le Pavillon Blanc du Château Margaux fait l’objet d’une fermentation en barriques de chêne, tout comme l’élevage de 6 à 8 mois.
Le style des vins de Château Margaux
Reconnu depuis le XVIIème siècle comme l’un des plus illustres vins du monde, le Château Margaux est l’expression pure et authentique des grands terroirs.
Profil des vins
Quintessence de la finesse, le Grand Vin du Château Margaux allie harmonieusement élégance, complexité et intensité aromatique à une exceptionnelle fraîcheur.
Second Vin de la propriété, le Pavillon Rouge du Château Margaux est élaboré probablement depuis le début du XVIIème siècle. Dénommé initialement « Château Margaux 2ème vin », le nom actuel lui est donné à partir de 1908. Stoppée entre les années 1930 à 1970, sa production est relancée dès 1977 sous l’impulsion d’André Mentzelopoulos. Représentant aujourd’hui 30% de la récolte, ce Second Vin séduit par son équilibre ainsi que sa subtile alchimie entre douceur et puissance.
Produit depuis la fin du XVIIème siècle, le Pavillon Blanc du Château Margaux est né de l’esprit visionnaire du maître de chai de l’époque, Berlon, qui fut l’un des premiers à séparer lors des vinifications les raisins rouges et les raisins blancs. Dénommé au XIXème siècle « Château Margaux vin de sauvignon », il porte son nom actuel ainsi que la même étiquette depuis 1920. Issu de l’une des plus anciennes parcelles de la propriété et élaboré en quantité limitée, du fait d’une rigoureuse sélection de raisins de la plus grande qualité, ce vin blanc monocépage est vinifié avec précision et excellence au sein d’installations ultra-modernes. D’une belle longueur, ce vin dévoile au fil de la dégustation toute sa finesse, sa richesse aromatique ainsi que sa subtile minéralité.
Potentiel de garde des vins
Les vins de ce Premier Grand Cru Classé peuvent patienter en cave pendant plusieurs dizaines d'années afin de magnifier tant leur complexité que leur structure d’un raffinement rare.