Vins du Beaujolais
Si les vins du Beaujolais ont vu leur réputation traverser les frontières et le temps c’est qu’ils rayonnent depuis toujours de la beauté pure et intense de leurs deux cépages, le gamay et le...Voir plus
Le Beaujolais : zoom sur la diversité d’un vignoble plein de richesses
1 vignoble et 12 appellations… C’est un peu plus au sud de la Bourgogne, de Mâcon au nord à Lyon au sud que se trouve le vignoble du Beaujolais. Ici, le cépage gamay règne en maître tandis que le chardonnay est à l’origine de vins blancs vifs et fruités. En pleine renaissance économique, le Beaujolais met à l’honneur toute la diversité de ses terroirs et sa richesse géologique grâce à des producteurs passionnés et dynamiques. De Chénas à Juliénas en passant par Morgon, Fleurie, Chiroubles et Moulin-À-Vent, sans oublier l’incontournable Beaujolais Nouveau, explorez toute la diversité du Beaujolais…
Le Beaujolais, un vignoble de plus de 17 000 hectares riche en couleur et en diversité
« Il est des paysages que l’on aimerait serrer sur son cœur, le Beaujolais est de ceux-là ».
Aussi décrit comme « le plus sensuel des vignobles » par La Revue des Vins de France, la région du Beaujolais séduit immédiatement l’œil du touriste par la diversité de ses paysages viticoles surprenants. Des vignobles de l’AOP Beaujolais en passant par les coteaux pentus de l’AOP Beaujolais Villages aux collines des crus les plus prestigieux du Beaujolais situés au pied des Monts du Beaujolais, la région présente une diversité sans pareille avec une grande richesse géologique.
Le vignoble du Beaujolais s’étend aujourd’hui sur plus de 17 000 hectares de vignes sur un ruban de 15 km de large avec des paysages très variés.
L’histoire du vignoble du Beaujolais
Un vignoble historique
Le vignoble du Beaujolais est l’un des plus anciens de France. De par sa localisation proche de Lyon, Lugdunum, capitale de la Gaule à l’époque des romains, la vigne a rapidement été développée sous l’influence de l’Empereur Jules César. La voie romaine ralliant Lyon à la mer du Nord (la Mauvaise) a notamment facilité l’échange des vins. L’installation des ordres religieux dans la région viendra ensuite et pérenniser la culture de la vigne. Au XIIIème siècle, la seigneurie de Beaujeu située au nord de Lyon laissera d’ailleurs son nom à la région du Beaujolais.
Les guerres, épidémies et bouleversements politiques interviendront cependant comme un frein au développement du vignoble. Au XVIIème siècle, les vins du Beaujolais connaîtront un bel essor en devant le premier fournisseur des vins des fameux bouchons et tavernes en profitant du rayonnement gastronomique de la capitale lyonnaise.
Le Beaujolais face au phylloxéra
Au XIXème siècle, alors que le vignoble français est en crise face aux ravages causés par le phylloxéra, un vigneron vient sauver le Beaujolais. Son nom : Victor Pulliat. C’est à Chiroubles que l’homme est installé. Ampélographe, il possède une impressionnante collection de 1 200 plants de vignes en provenance de vignobles d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique. Il constate notamment que certains pieds de vigne américains sont résistants à l’insecte. Dès lors, Victor Pulliat met au point un greffoir pour faciliter la tâche aux vignerons. Si son action a permis de sauver de nombreux hectares de vigne dans le Beaujolais, Victor Pulliat décèdera pauvre et sans avoir tiré profit de sa découverte. Aujourd’hui, la statue de Victor Pulliat s’élève toujours dans le village de Chiroubles pour lui rendre honneur.
Le Beaujolais, un vignoble entre crise économique et renaissance
Terre de vins depuis des siècles, le Beaujolais doit pourtant affronter la crise économique dont il est l’objet aujourd’hui. En effet, en 15 ans, entre 2019 et 2004, le vignoble du Beaujolais a perdu près de 40% de sa surface et 50% de son chiffre d’affaire selon Dominique Piron, le Président de l’Interprofession de la région.
Face à une variation importante des cours de la vigne et du vin en vrac, une perte d’intérêt auprès des consommateurs, des équipements et un vignoble vieillissants, le Beaujolais tente de se réinventer. D’autres pistes sont explorées : la mise en valeur de la diversité des terroirs du Beaujolais, la valorisation des appellations et des crus, l’élaboration de grands vins destinés à la garde. En outre, avec une génération de jeunes vignerons dynamiques, le Beaujolais a tous les atouts pour renouveler son attractivité auprès des consommateurs.
Le Beaujolais Nouveau, la star du troisième jeudi de novembre
Si le Beaujolais a acquis une réputation aussi importante à travers le monde, c’est en majorité grâce à son vin vendu en primeur : le Beaujolais Nouveau. Chaque troisième jeudi de novembre, le Beaujolais Nouveau est mis à l’honneur et est célébré chez les vignerons et les cavistes.
Mais connaissez-vous l’histoire de cette anecdote ? Le 11 mars 1951, l’article 2 de l’arrêté relatif à la commercialisation des vins de la récolte de 1951 dispose que les vins d’appellation d’origine ne peuvent être commercialisés qu’à partir du 15 décembre 1951. Dès lors, les producteurs et les syndicats viticoles font part de leur mécontentement. Le 13 novembre 1951, une note est ajoutée et précise les conditions dans lesquelles les producteurs peuvent commercialiser les vins sans attendre le 15 décembre. Le Beaujolais Nouveau est ainsi né !
En 1967, un décret du 15 novembre 1967 relatif à la commercialisation des vins à appellation d’origine contrôlée vient définitivement poser la date du troisième jeudi de novembre. Depuis, l’engouement n’a pas cessé et chaque année, l’arrivée du Beaujolais Nouveau est célébrée avec un bel entrain en France.
Le Beaujolais Nouveau est ainsi produit sur l’ensemble du vignoble du Beaujolais, et ce, uniquement à partir du cépage gamay. Le vin peut être commercialisé immédiatement après la fin de la vinification.
Le climat du vignoble du Beaujolais
Le climat du vignoble du Beaujolais est marqué par la rencontre de 3 influences différentes : les courants continentaux, océaniques et les vents méditerranéens. Si le Beaujolais connaît un climat tempéré avec une température moyenne de 11,3°, la région fait l’objet d’importants écarts thermiques entre le jour et la nuit. La chaîne montagneuse du Haut-Beaujolais culmine à 1 000 mètres d’altitude et vient protéger le vignoble tandis que la Saône joue un rôle de régulateur thermique.
Les cépages du Beaujolais
Si le gamay caracole en tête du tableau d’honneur, le chardonnay est minoritairement présent dans le Beaujolais.
Quand le Gamay et le Beaujolais font la paire
S’il est un cépage qui a su devenir l’emblème d’une région, alors, c’est bien lui : le gamay. Surnommé parfois le gamay à jus blanc, le gamay est un cépage historique, présent dans toute la Bourgogne au Moyen-Âge. Cependant, Philippe Le Hardi, Duc de Bourgogne, finira par ordonner l’arrachage des plants de gamay en le surnommant le « plant vil et déloyal ». Le gamay sera alors uniquement planté dans le Beaujolais et le pinot noir connaîtra son heure de gloire en Bourgogne.
Cépage très ancien, le gamay est issu d’un croisement entre le pinot noir et le gouais. Aujourd’hui, il représente plus de 90% de la surface du vignoble du Beaujolais soit 50% de la surface du gamay planté dans le monde.
Le gamay produit des vins colorés et limpides. Ce cépage très aromatique dote les vins de notes de petits fruits rouges (framboise, groseille, fraise, mûre, cerise noire), de notes poivrées, épicées et florales. En bouche, le gamay est à l’origine de vins fruités et souples, avec une structure tannique plus ou moins imposante selon les terroirs. Polyvalent, il permet de produire aussi bien des vins de plaisir à déguster dans leur jeunesse, que des vins aptes à la garde.
Le Chardonnay, le cépage blanc du Beaujolais
Plus confidentiel et représentant seulement 2% de la surface du vignoble, le chardonnay est présent dans le Beaujolais. Il permet de produire des vins blancs aux notes fruitées et florales, avec une belle fraîcheur et une matière ample en bouche. Les meilleurs terroirs mettent en évidence une grande minéralité associée à une belle tension.
Le Beaujolais, 12 appellations d’origine protégée dont 10 Crus
Pourquoi le Beaujolais est un vignoble si intéressant ? Tout simplement parce que l’on y retrouve 12 appellations d’origine protégée dont 10 crus, tous singuliers.
Le Beaujolais
Avec 5 545 hectares de vigne, l’aire de l’appellation Beaujolais est la plus étendue des 12 et concerne 92 communes. C’est au sud du vignoble que l’appellation Beaujolais se trouve, des Pierres Dorées, à 20 minutes au nord-ouest de Lyon jusqu’au nord de la région. La grande majorité du vignoble se situe au sud de la ville de Villefranche-sur-Saône. Avec ses vallons et ses pentes douces et ses petits villages bâtis avec des pierres ocres caractéristiques de la zone à l’instar du petit village de Theizé, cette zone du Beaujolais revêt tous les airs de la Toscane.
L’appellation Beaujolais est caractérisée par la présence de sols marneux, argileux et calcaires datant de l’ère secondaire (grès, calcaires blancs, calcaires à gryphées, pierres dorées).
L’AOC Beaujolais produit des vins rouges, rosés et blancs. Les rouges se distinguent par leur robe carmin, leurs arômes de fruits rouges croquants et d’épices tandis que la bouche est fruitée, souple et gourmande. Frais et aromatiques, les vins blancs de l’AOC Beaujolais présentent de belles notes de fruits à chair blanche et d’agrumes.
Zoom sur le terroir des Pierres Dorées en Beaujolais
C’est dans la partie sud du Beaujolais que se trouve le superbe terroir des Pierres Dorées. La réputation de ce dernier s’est considérablement accrue ces dernières années. Et pour cause ! Avec des sols calcaires datant du Bajocien (200 millions d’années), le terroir des Pierres Dorées est à l’origine de grands vins rouges présentant un profil solaire, une grande opulence aromatique et une belle richesse de matière en bouche.
Le Beaujolais Villages
Première appellation de France à avoir employé le terme « villages », l’AOC Beaujolais Villages s’étend sur 4 209 hectares. On y trouve une grande diversité de terroirs avec des vignes situées à flanc de coteaux dont certaines sont implantées sur des pentes présentant un degré de plus de 50% d’inclinaison. Les vignes sont situées à des altitudes comprises entre 200 et 500 mètres et entourent les 10 crus du Beaujolais.
Les sols sont constitués de granit, de sable et de sols volcano-sédimentaires.
Entre les Beaujolais et les Crus, les vins de l’appellation Beaujolais Villages sont une belle alternative pour découvrir la typicité de la région. Ils peuvent s’apprécier dans leur jeunesse ou patienter quelques années en garde. Harmonieux, expressifs, les vins rouges présentent une belle complexité. L’AOC Beaujolais Villages produit aussi des vins rosés, issus du gamay et des vins blancs, avec une production plus confidentielle. Ces derniers sont marqués par de belles notes minérales et florales.
Brouilly
Étendue sur 1 261 hectares, l’AOC Brouilly se distingue par la complexité de ses sols. Cru le plus méridional du Beaujolais, Brouilly présente des sols composés pour moitié, de coteaux de granit rose tandis que l’autre moitié est constituée de sols d’alluvions anciens, de sols argileux « des pierres bleues » et de collines calcaires.
Produisant essentiellement des vins rouges, l’AOC Brouilly exhale tout le charme du fruit du gamay. Les vins présentent de belles notes de fruits rouges, de prune et parfois des notes minérales. Ils s’apprécient dans leur jeunesse.
Côte-de-Brouilly
Petite appellation étendue sur 316 hectares de vignes, l’AOC Côte-de-Brouilly s’étend sur 4 communes : Saint-Lager, Odenas, Quincié et Cercié. Le Mont Brouilly est l’emblème de l’appellation.
L’AOC Côte-de -Brouilly présente un terroir particulier avec les sols de « pierres bleues ». Ces sols sont constitués de microdiorites, soient des roches magmatiques composées de différents minéraux. On trouve aussi des sols de schistes. Le vignoble de l’AOC Côte-de-Brouilly est majoritairement situé sur des sols très pentus et caillouteux.
Généreux, intenses et plein de finesse, les vins rouges de l’AOC Côte-de-Brouilly présentent de belles notes de petits fruits noirs, des arômes poivrés et une belle minéralité en bouche.
Régnié
L’AOC Régnié s’étend sur environ 424 hectares de vignes, situées sur des coteaux à une altitude moyenne de 350 mètres exposées sud-est. L’appellation se concentre autour du joli petit village de Régnié.
Les sols de l’appellation Régnié sont parmi les plus granitiques du Beaujolais. Le relief varié permet de rencontrer différentes formations géologiques avec des âges différents donnant une grande richesse de terroirs.
Les vins rouges de l’AOC Régnié se distinguent par leur robe couleur rouge cerise ou rubis. Le nez développe des arômes de petits fruits rouges (framboise, groseille), ainsi que des notes de petits fruits noirs (mûre, cassis) ou encore des notes minérales et épicées. En bouche, les vins sont marqués par une belle fraîcheur du fruit avec une structure tanique tout en finesse.
Morgon
Représentant une surface d’environ 1 100 hectares de vignes et dominé par le Mont Py, l’AOC Morgon est le cru du Beaujolais le plus étendu après Brouilly.
On y trouve 3 terroirs différents. De Villié-Morgon jusqu’à Corcelette et Saint-Joseph, les sols sont de nature granitique. Sur le sommet et le versant Est de la Côte du Mont Py, les sols du « cortège des pierres bleues » sont présents. Entre les villages de Morcille et Douby, on trouve une voie d’argile à bloc.
Parmi les plus réputés du Beaujolais, les vins de l’AOC Morgon présentent de beaux arômes de fruits mûrs tandis que la bouche est structurée par une matière riche et charnue.
Chiroubles
Située au nord du Rhône, l’AOC Chiroubles s’étend sur 323 hectares de vignes. Les vignes sont situées autour du village de Chiroubles, à des altitudes comprises entre 250 et 450 mètres, tout près des Monts du Beaujolais. Elles sont plantées sur des pentes à forte inclinaison.
Le terroir de l’AOC Chiroubles se distingue par ses sols de granit rose et de sable.
Vifs et gourmands, les vins de l’AOC Chiroubles séduisent par leurs notes florales et de fruits rouges en présentant une acidité soutenue en bouche.
Fleurie
Avec 840 hectares de vignes, l’AOC Fleurie s’étend uniquement sur la commune portant le même nom. Magnifique, le vignoble est entouré de crêtes formant un panorama d’exception.
L’AOC Fleurie est le cru plus granitique du Beaujolais. 90% des sols sont issus du granit rose avec des formations argileuses.
Habillés d’une robe rouge carmin, les vins rouges de l’AOC Fleurie présentent des notes florales (violette, iris ou rose), accompagnées de notes de fruits rouges. Élégante, la bouche séduit par sa finesse.
Moulin-À-Vent
Étendue sur 627 hectares, l’AOC Moulin-À-Vent est située sur deux communes. Elle tient son nom du fameux Moulin à vent qui se dresse fièrement sur la colline de Poncié entre les communes de Romanèche-Thorins et Chénas. Construit vers la fin du XVème siècle et classé monument historique, ce moulin est devenu l’emblème de l’appellation.
Les sols sont majoritairement composés de granit rose avec des vignes plantées sur des pentes modérées.
Les vins rouges de l’AOC Moulin-À-Vent présentent une robe allant du rouge rubis au rouge grenat sombre. Le nez est marqué par des notes de petits fruits noirs, de cassis et de réglisse. Avec le temps, les vins développent des notes florales aux senteurs d’iris, de violette, de rose fanée ou encore de truffe. En bouche, ce sont des vins puissants avec une belle charpente. Les vins de l’AOC Moulin-À-Vent constituent de très beaux vins de garde.
Chénas
Représentant une surface de 249 hectares, l’AOC Chénas est la plus petite des appellations du Beaujolais. L’origine du nom Chénas est lié aux plantations de chêne qui existaient auparavant, ensuite défrichées par les romains et les ordres monastiques. À l’ouest de l’appellation se trouvent des coteaux granitiques pentus tandis qu’à l’est on trouve des paysages moins escarpés avec des sols alluvionnaires et des petits galets.
Présentant une robe rouge rubis aux reflets grenat, les vins de l’AOC Chénas exhalent de jolies notes florales nuancées de notes épicées. Ils offrent une bouche généreuse, à la matière tendre et aux tanins souples.
Juliénas
L’AOC Juliénas s’étend sur 537 hectares de vignes et sur 4 communes. Les vignes sont situées entre 230 et 430 mètres d’altitude.
Véritable mosaïque de terroirs, les sols de l’AOC Juliénas sont de différentes nature. En majorité, on trouve les fameuses « pierres bleues » avec des schistes et des diorites, du grès et de l’argile. Vers le sud de l’appellation, de nombreuses vignes sont plantées sur des coteaux très pentus tandis qu’en allant vers l’est, le paysage évolue vers des replats moins vallonnés.
Crus de caractère, les vins de l’AOC Juliénas présentent une robe intense et profonde. Le nez est marqué par des notes de fruits rouges ainsi que des notes d’épices douces et de fleurs. Pleine de fraîcheur et d’élégance, la bouche développe de savoureuses notes de fruits rouges en présentant une belle minéralité témoignant de la typicité du terroir des pierres bleues.
Saint-Amour
Située sur la commune du village dont elle porte le nom, l’AOC Saint-Amour s’étend sur 302 hectares. Avec ce nom si romantique, chaque année, l’appellation créée une cuvée spéciale Saint-Valentin qui représente 20 à 25% de la production, et est dégustée le 14 février.
Présentant différents types de sols, l’AOC Saint-Amour est caractérisée par la présence d’argile, d’alluvions anciens, d’argiles à silex ainsi que de granit, de schistes et de calcaire. Les vignes sont plantées à des altitudes comprises entre 240 et 320 mètres.
Les vins de l’AOC Saint-Amour arborent une belle robe couleur rouge limpide. À la dégustation, en fonction des terroirs, les vins de l’AOC Saint-Amour sont marqués par des notes de petits fruits rouges et des notes florales. Sur des sols plus argileux, on trouve des vins puissants, aux notes de fruits macérés, des notes de kirsch et d’épices. La bouche est quant à elle souple, tendre et sur le fruit du gamay.
Un vignoble « héroïque »
Saviez-vous que le vignoble du Beaujolais répond à la définition de « viticulture héroïque » telle que posée par le CERVIM (Centre de Recherches d’Études et de Valorisation de la Viticulture en Montagne) ? En effet, 50% des vignes du Beaujolais sont plantées sur des coteaux avec une pente de plus de 10%. 6% du vignoble est implanté sur des coteaux avec un degré d’inclinaison de pente de 30%. Chiroubles par exemple, est le cru le plus pentu du Beaujolais avec près de 66 hectares situées sur des coteaux pentus à 30%. La viticulture dans le Beaujolais est donc qualifiée d’héroïque en raison de la difficulté du travail de la vigne pour le vigneron.
L’évolution de la conduite des vignes en Beaujolais
Sous l’impulsion de l’Union des Vignerons du Beaujolais, la conduite de la vigne a beaucoup évolué en Beaujolais avec en 2009, l’homologation de nouveaux cahiers des charges.
Les pratiques viticoles respectueuses de l’environnement ont été renforcées, des mesures ont été mises en place pour réduire les coûts de production et améliorer la qualité des vins.
Si la taille en gobelet était majoritairement représentée dans le Beaujolais, désormais, les tailles en éventail, en cordon simple, en guyot, double ou charmet sont de plus en plus pratiquées.
Les vendanges sont majoritairement pratiquées à la main et la densité de plantation est de 5 000 pieds par hectare dans le Beaujolais et le Beaujolais Villages pour 6 000 pieds par hectare dans les appellations des 10 Crus.
Un vignoble à l’origine de l’association Terra Vitis
Précurseur, le Beaujolais est à l’origine de l’association Terra Vitis, fondée en 1998. Seule certification de viticulture raisonnée reconnue de niveau 2 HVE (Haute Valeur Environnementale), Terra Vitis rassemble aujourd’hui plus de 500 adhérents et ce, sur toute la France.
Les vinifications en Beaujolais
Trois techniques de vinification sont principalement employées en Beaujolais.
La macération beaujolaise ou macération semi-carbonique
Traditionnellement employée dans le Beaujolais, la macération semi-carbonique consiste à mettre le raisin en cuve sans foulage ni égrappage après l’avoir ramassé à la main. Les grappes tassées dans le fond de la cuve libèrent alors progressivement le jus. Il est ainsi possible soit de récupérer le jus et d’arroser le marc au-dessus ou alors d’enfoncer le marc en utilisant une pompe pour soutirer le jus et arroser le marc par-dessus en conservant le chapeau immergé. La macération semi-carbonique permet de favoriser la production d’arômes fruités et vient diminuer l’acidité du vin. L’extraction lente du fruit et du tanin permet d’obtenir des vins pleins de finesse, déjà accessibles dans leur jeunesse et qui présentent un beau potentiel de garde selon la matière et la qualité des raisins.
La macération carbonique
La macération carbonique diffère de la macération semi-carbonique dans le sens où elle nécessite une saturation des cuves en gaz carbonique avant l’arrivée des raisins. Durant la macération, le niveau de gaz carbonique est donc très élevé avec une extraction des arômes et de tanins plus rapide.
L’élevage des meilleurs crus
Bien que la plupart des vins du Beaujolais soient uniquement élevés en cuve, certains crus sont élevés en fûts et notamment en foudres. Des terroirs comme Fleurie, Côte-de-Brouilly, Morgon, Chénas, Juliénas et Moulin-À-Vent supportent très bien l’élevage en fûts avec à la clé, des vins charpentés, structurés et propices à la garde.
Des producteurs de talent
Terre de grands vins, le Beaujolais l’est grâce à sa dynamique communauté de vignerons de talent qui s’engagent au quotidien à révéler la typicité de leurs terroirs.
Citons par exemple l’historique Château Moulin-À-Vent. Depuis 1732, cette propriété produit de grands vins sur les plus beaux terroirs de l’appellation Moulin-À-Vent. À la tête d’un vignoble prestigieux, le Château du Moulin-À-Vent détient notamment des crus historiques tels que « Le Couvent des Thorins », « Le Champ de Cour », « La Rochelle » ou « Les Vérillats ». Une approche terroir est privilégiée afin de mettre en valeur la typicité des climats à la bourguignonne.
Référence historique de la Bourgogne du sud, le Château Fuissé détient une quarantaine d’hectares sur 5 appellations dont 3 hectares en Juliénas. Vinifiée partiellement en fûts de chêne, la cuvée Juliénas du Château Fuissé retranscrit parfaitement l’expression des sols granitiques de l’appellation dans un vin fruité et épicé.
À Fleurie, le Château des Bachelards est l’un des domaines historiques de l’appellation. Le domaine voit ses origines remonter à l’an 1100, date à laquelle les moines de l’Abbaye de Cluny fondent l’Abbaye d’Arpayé et décident de planter un vignoble sur le lieu-dit « les Bachelards ». Repris en 2014 par la Comtesse Alexandra de Vazeilles, le Château des Bachelards s’illustre comme l’une des plus belles références du Beaujolais. Avec 12 hectares de vignes, dont la moitié situés à Fleurie et les autres sur les appellations Saint-Amour et Moulin-À-Vent, le Château des Bachelards se distingue par ses cuvées produites en certification bio et biodynamique.
Le Beaujolais, des cuvées gourmandes et accessibles, à savourer ou à garder
Avec un rapport qualité-prix imbattable, le Beaujolais offre une grande diversité de vins capables de ravir les amateurs les plus exigeants. Des vins gourmands, de plaisir, faciles à boire, aux crus plus complexes et profonds, le Beaujolais se découvre en plusieurs dimensions.
Les vins du Beaujolais en dégustation
Avec sa grande diversité de crus, on trouve véritablement des vins du Beaujolais pour tous les goûts. Intenses et généreux, fins et parfumés ou encore fruités et gourmands, rouges, blancs ou rosés, les vins du Beaujolais se prêtent à tous les accords possibles.
Faciles à déguster, fruités et plein de gourmandise, les vins des AOC Beaujolais, Beaujolais Villages, s’apprécieront avec des fruits de mer, des sushis ou des fromages pour les blancs tandis que les rosés s’accommoderont de salades ou de viandes marinées. Les viandes rouges et charcuteries iront de pair avec les vins rouges.
Élégants et souples, les vins des AOC Brouilly, Chiroubles, Fleurie, Régnié ou Saint-Amour se marient parfaitement avec des plats de volaille comme le canard, la caille, le jambon persillé, un tablier de sapeur (spécialité de la région lyonnaise à base de gras-double) ou encore des fromages à pâte molle.
Enfin, plus intenses, généreux et structurés, les vins des AOC Chénas, Côte de Brouilly, Juliénas, Morgon ou Moulin-À-Vent s’associeront parfaitement aux plats de caractère avec des viandes en sauce, de belles pièces de viande rouge, des abats, des charcuteries fumées ou encore des fromages affinés.
Du Nord au Sud, laissez-vous surprendre par la diversité des crus du Beaujolais en découvrant nos crus d’exception de nos producteurs passionnés…