Château Haut-Bailly
Avec un vignoble situé sur des terres dont la qualité est reconnue pour la culture de la vigne dès 1461, le Château Haut-Bailly bénéficie d’un héritage prestigieux. Passé entre les mains d’influents...Voir plus
Château Haut-Bailly, immersion dans un haut lieu de la viticulture au cœur des Graves
Prestigieux héritage d’un terroir riche de cinq siècles d’histoire, le Château Haut-Bailly témoigne de la singularité d’un lieu où chaque homme a apporté sa pierre à l’édifice. D’année en année, l’illustre château sous l’appellation Pessac-Léognan n’a jamais cessé d’enrichir sa philosophie avec de nouvelles valeurs toujours résolument dans l’air du temps. Plongez-vous dans l’âme de Haut-Bailly et découvrez un domaine où le respect de la tradition n’a d’égal que la quête perpétuelle de modernité.
Cinq siècles d’histoire au Château Haut-Bailly
Si le Château Haut-Bailly s’impose aujourd’hui comme un modèle d’innovation, ses racines n’en sont pas moins ancestrales. En effet, les archives locales estiment les premières mentions du sol du domaine à l’année 1461. Déjà à cette époque, l’excellence de ces terres privilégiées pour la culture de la vigne est reconnue. Et il ne faut pas plus d’un siècle pour que l’incroyable potentiel de ce terroir des Graves situé sur la rive gauche de la Garonne attise la curiosité de potentiels acquéreurs. De ce fait, dès 1530, les familles Goyanèche et Daitze font l’acquisition de magnifiques parcelles de vignes et entament alors un travail en profondeur d’harmonisation du vignoble.
Un siècle plus tard, le domaine suscite l’intérêt de Firmin Le Bailly et Nicolas de Leuvarde, deux banquiers parisiens mais surtout deux grands amateurs de vins de Graves. Les deux associés rachètent le domaine et y investissent leur argent de façon conséquente, si bien qu’au moment où le Château Haut-Bailly voit véritablement le jour, il entre également dans une ère de prospérité. C’est donc très naturellement que le château traverse les siècles et attire l’œil d’hommes d’affaires puissants qui en deviennent des propriétaires ambitieux à l’instar de l’Irlandais Thomas Barton ou encore du futur maire de Bordeaux Laurent Lafaurie de Monbadon.
Un véritable tournant se marque en l’année 1872. En effet, l’ingénieur et entrepreneur de talent Alcide Bellot des Minières, plus connu sous son nom de légendaire « roi des vignerons », vient révolutionner Haut-Bailly. Il y fait construire le fameux château en pierre et insuffle au domaine une approche scientifique rigoureuse qui ne tarde pas à porter ses fruits. Haut-Bailly atteint alors un véritable âge d’or et ses vins se positionnent sur le marché aux côtés des Premiers Crus Classés Lafite, Latour, Margaux et Haut-Brion, soit des noms parmi les plus grands vins de Bordeaux.
Si la mort de cet illustre propriétaire entraîne le Château Haut-Bailly dans une période d’instabilité et d’incertitude, marquée par un changement régulier de propriétaires, la renommée du domaine et la qualité de ses vins restent pour le moins intactes. Le travail dévoué et ambitieux du défunt « roi des vigneron » est même récompensé à titre posthume lorsqu’en 1953 le Château Haut-Bailly figure pour la première fois dans le classement des Graves.
Le château n’a en réalité pas vraiment le temps de perdre de sa superbe puisqu’il est finalement racheté par un négociant en vin belge passionné par le domaine. En effet, l’homme d’affaire Daniel Sanders entreprend un travail monumental pour redonner à Haut-Bailly ses lettres de noblesse. Accompagné de son fils Jean, il puise dans les richesses du passé pour rénover, repenser, remodeler et se tourne en même temps vers l’avenir en construisant de nouveaux chais et en prônant une sélection à même les vignes. Le Château Haut-Bailly en ressort magnifié : les vins du domaine s’élèvent à nouveau au rang de très grands vins et reprennent pleinement leur place de légende sur les marchés internationaux.
En 1998, la propriété est acquise par Robert G. Wilmers, un banquier américain francophile et amateur de grands vins de Bordeaux, qui en confie la direction à Véronique Sanders, petite-fille de l’ancien propriétaire. Pour Bob Wilmers, l’acquisition de Haut-Bailly est bien plus qu’un investissement ; c’est l’accomplissement d’un rêve. Il mettra pendant vingt ans sa passion, son dynamisme et ses moyens financiers au service de cette propriété, pour porter les vins de Haut-Bailly vers de nouveaux sommets. Depuis son décès en 2017, son fils Chris, Professeur d’écologie à l'Université de Californie, poursuit ses ambitions, et entend prolonger son œuvre de bâtisseur, que l’on retrouve notamment dans le magnifique chai inauguré en 2020. Avec l’équipe en place depuis plus de vingt ans, tous œuvrent à maintenir ce cru parmi les plus grands.
Le vignoble du Château Haut-Bailly : la quintessence des Graves au sein de l’appellation Pessac-Léognan
D’une surface de 30 hectares tout à fait classique pour la région, le vignoble du Château Haut-Bailly est en réalité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Véritable mosaïque de sols et de sous-sols au cœur des Graves, le terroir du domaine est absolument unique. Un sol de graves, sable et argile s’harmonise sur une pente douce et vient sublimer un sous-sol dominé par le falun et d’autres sédiments marins.
En complément de cette géologie parfaite, Haut-Bailly fait le choix de ne travailler que des cépages d’exception. Une belle diversité entre 60% de cabernet sauvignon, 34% de merlot et 6% de petit verdot et de cabernet franc permet à la maison d’exprimer pleinement son style. En effet, tous les fruits issus de ces cépages typiques du château se caractérisent par leur grande qualité qui assure par la suite une sublime interprétation de l’appellation Pessac-Léognan.
Au cœur de ce vignoble complexe et harmonieux se cache un trésor centenaire : quatre hectares de vignes âgées d’un siècle et plantées par le célèbre Alcide Bellot des Minières en personne. Sur cette parcelle, les caractères uniques de six cépages se rencontrent : le cabernet sauvignon, cabernet franc, merlot, carménère, malbec et petit verdot y partagent un sol riche typique des Graves. Mais bien plus qu’un intéressant assemblage de cépages, ces terres traduisent avant tout un patrimoine viticole exceptionnel, empreint de mystère et de complexité ; deux grandes qualités qui transparaissent jusque dans les vins du Château Haut-Bailly.
L’art de la vinification au Château Haut-Bailly : la mise en bouteille d’une philosophie
À Haut-Bailly, l’amour profond des propriétaires pour leurs vignes et leur terroir se ressent des vendanges à la mise en bouteille. Afin de respecter la nature et de garantir aux vins l’authenticité qui fait leur charme, les récoltes sont effectuées à la main. Ainsi, les vendangeurs, véritables artisans amoureux de leur art, opèrent une sélection sur-mesure en répondant aux impératifs génétiques de chaque cépage, précoce comme tardif. Chaque main experte œuvre pour la finesse des vins Haut-Bailly en sélectionnant les meilleures grappes directement dans les vignes puis en triant les dernières baies imparfaites sur une table de tri à vibrations douces.
La philosophie peu interventionniste du Château Haut-Bailly se poursuit jusque dans les chais. La maison procède à une vinification parcellaire afin de préserver le précieux caractère de chaque petite parcelle du vignoble. Pour magnifier chaque fruit et en faire ressortir les tanins soyeux, les raisins sont répartis dans une cinquantaine de cuves tronconiques, en béton et inox. Les vignerons veillent de près à la bonne évolution de chaque lot. Ainsi, ils régulent les températures et procèdent à des remontages en douceur dans le plus grand respect des cépages. Puis, l’art de l’assemblage signé Haut-Bailly achève de façonner des vins sensuels et élégants, pure expression des Graves. L’élevage de 16 à 18 mois en barriques de chêne français sublime doucement cette superbe interprétation d’un terroir unique au monde.
Le Château Haut-Bailly : témoin d’autrefois, acteur d’aujourd’hui
Le Château Haut-Bailly s’impose comme un haut lieu de l’histoire viticole de la Rive Gauche de Bordeaux. Pour autant, si le domaine témoigne d’une affection profonde pour ses racines, il n’en reste pas moins un endroit résolument tourné vers l’avenir. Toujours amener la qualité de ses vins vers de nouveaux sommets d’excellence, voilà le désir qui anime Haut-Bailly.
Pour ce faire, le château s’implique dans les initiatives les plus visionnaires qui soient. Gabriel Vialard, directeur technique du Château Haut-Bailly, opte pour une approche concrète de nouvelles problématiques et mène à bien des expérimentations diverses, toujours dans le respect des valeurs chères à la maison. Ainsi, cet homme de terrain n’hésite pas à aiguiser son sens de la réflexion en poussant toujours plus loin sa recherche : étude de molécules à l’origine des arômes développés lors du vieillissement des vins de Bordeaux, impulsion du tout premier diplôme de taille dans le respect du flux naturel de la sève… Rien n’échappe à l’esprit critique de cet artisan de l’ombre œuvrant pour l’éclat de Haut-Bailly.
Par ailleurs, afin de voir éclore la génération des viticulteurs de demain mais aussi pour bénéficier de la richesse de regards neufs, le Château Haut-Bailly accueille chaque année des étudiants et des chercheurs de l’Université de Bordeaux. Ainsi, Haut-Bailly n’est pas un simple château de la Rive Gauche de Bordeaux au terroir splendide et à l’art de la vinification unique, il s’impose également comme un lieu de floraison intellectuelle à la pointe de la modernité.